Recherche
Biomarqueurs pour une Médecine de Précision : A. Thierry

Notre équipe a pour objectif de découvrir et de développer des biomarqueurs prédictifs et pronostiques pour une médecine personnalisée, dite de précision, dans le domaine de l’oncologie. L'équipe est composée de chercheurs et de cliniciens développant des projets fondamentaux et translationnels impliqués dans une recherche intégrative et pertinente du point de vue clinique.  En cela, elle bénéficie de la proximité de l’ICM. Elle fait aussi partie du Site de Recherche Intégré sur le Cancer "SIRIC Montpellier Cancer", qui associe toutes les forces Montpelliéraines de la recherche fondamentale et clinique en oncologie.

Nous nous intéressons en particulier aux biomarqueurs circulants. Un effort particulier est consacré à l'expression de nouveaux marqueurs moléculaires et génétiques, notamment à travers l’analyse de l’ADN et de l’ARN circulants. La tumeur cancéreuse libère dans le sang de l’ADN (ADNcir1) qui s’avère être une source biologique d’analyse de la tumeur et un outil diagnostique à fort potentiel2. L’ADNcir est une technologie de rupture dans le diagnostic en oncologie. Non seulement son potentiel théranostique a été validé, mais il s’avère très prometteur pour la prise en charge longitudinale de la maladie (détection de la maladie résiduelle, contrôle de l’efficacité des traitements et mis en évidence de mécanismes de résistance, surveillance de la récurrence et peut être pour le dépistage)3. 

Notre équipe fait partie des équipes qui ont le plus contribué à démontrer à l’étude l’ADNcir en prouvant la validité4 et l'utilité5 clinique de l'analyse ADNcir pour les patients atteints d'un cancer colorectal (CRC). Nos recherches portent également sur l’étude des autres potentialités de l’ADNcir, notamment: (i), dans la détection de mutations suite à une thérapie ciblée4-6; (ii), en développant le test IntplexTM (une analyse quantitative multi-marqueurs de l'ADNcir)7; (iii), en proposant les premiers guidelines pour les conditions pré-analytiques8,9; (iv), l’impact de facteurs épidémiologiques sur la detection des ADNcir10; (v), dans le suivi des patients atteints des cancers colorectaux6, du pancréas, du sein et bronchique; (vi), le pouvoir pronostique de l’ADNcir11; et (vii) comme outil de dépistage pour un test universel du cancer12. En plus de travailler sur les applications de l’ADNcir comme outil de diagnostic en oncologie, notre équipe est également engagée depuis longtemps dans des programmes de recherche fondamentale sur la structure, l’origine et les fonctions du ADNcir13,14, et a notamment démontré qu’une grande partie des ADNcir proviennent des pièges extracellulaires à neutrophiles (NETs), soit en présence d’infection (tels que COVID-19), soit en cas de cancer15,16. L’équipe a également récemment découvert la présence dans le sang de mitochondries circulantes fonctionnelles libre de cellules17.
Le programme de l’équipe associe la recherche fondamentale, technologique et translationnelle. Les objectifs sont actuellement:

Etudier en recherche fondamentale
1. L’origine, et la structure des ADNcir
2. L’importance des NETs (neutrophil extracellular traps) dans leur libération (E. Pisareva). 
3. La libération de l'ADNcir d’origine mitochondriale et celle des mitochondries libres circulantes (AR Thierry et C. Prevostel)
3. La cinétique de l'ADNcir chez l'homme en post-chirurgie

Recherche technologique
1. Continuer à contribuer à la standardisation de l'analyse de l'ADNcir
2. Évaluer les séquences de gènes mitochondriaux comme biomarqueurs 
 3. Développer le séquençage low pass WGS des ADNcir à partir de la bibliothèque simple brin non conventionnelle 
4.Développer une méthode de discrimination des ADNcir provenant d’un individu cancéreux et d’un individu sain (M. Ychou, A. Adenis).
5. Etudier et développer les ARNm circulants comme biomarqueurs du cancer (P. Blache)
6. Etudier l’impact de la contrainte physique sur la biologie de la tumeur (E. Crapez).

Recherche translationnelle :
Neuf essais cliniques sont en cours faisant suite aux trois essais déjà terminés (M. Ychou, T. Mazard, A. Adenis), et s’adressent non seulement aux potentiels décrits plus haut, mais aussi à différents types de cancers (colon, rectum, sein, pancréas). 
On peut citer l’étude Panirinox (T. Mazard) qui constitue la première étude interventionnelle en oncologie digestive à se baser sur les résultats de l’analyse de l’ADNcir pour la décision  thérapeutique.  

A noter que ces études, ont participé à la R&D de 9 brevets et ont permis la création de DiaDx SAS (Montpellier, https://diadx.com/), une start-up offrant des solutions à l’application clinique de la biopsie liquide en oncologie.